un mois - un pilote Nathalie Demoors by Vol Libre
Nathalie Demoors
interview by Vol Libre n. 377 -2007
Si vous écumez les rassemblements, les raids ou autres manifestations, vous avez sûrement croiser son large sourire, son dévouement et sa joie de vie inébranlable. Exubérante, joviale et légère, brossons ensemble le portrait de la plus française des pilotes belges.
VOL LIBRE : Bonjour Nathalie, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?
NATHALIE DEMOORS : Oui, je suis Nathalie Demoors, 36 ans et mariée à Marc Deknudt (Pilou pour les intimes). Je réside en Belgique dans la belle région de Namur.
Pourrais-tu nous raconter tes débuts dans le paramoteur ?
J’ai toujours rêvé de voler et depuis longtemps je cherchais à assouvir ce désir. J’ai d’abord tenté l’aventure du parapente qui a rapidement tourné au cauchemar. Les longs trajets, la météo difficile à concilier avec notre vie professionnelle et le peu de sites en Belgique m’ont rapidement fait baisser les bras. J’ai ensuite démarché les écoles d’aviation, mais le simple fait d’être “emprisonnée ” dans un cockpit ne me plaisait guère. J’ai longtemps attendu avant de découvrir par hasard le paramoteur. Une belle journée d’été en 2000, j’ai entendu le ronronnement de drôles d’engins survolant mon jardin et ça été le coup de foudre, j’ai hurlé à Marc : c’est ça que je veux faire ! Double coup du hasard, en allumant l’une de nos chaînes de télévision locales, l’école paramoteur de la base ULM de Liernu faisait de la pub pour y promouvoir l’apprentissage. Le jour même j’y étais inscrit sans même y avoir réfléchi un instant. Les cours débutèrent le lendemain avec tout les aléas que les é connaissent : j’ai ratissé le sol, brouté de l’herbe et même mangé un peu de terre ! Heureusement sur ce terrain j’ ai rencontré Christian Sateur qui m’a alors pris sous son aile pour que je progresse réellement.
Avec quel matériel volais-tu ?
Adventure A4 et une Elle 30m2 que j’ai d’ailleurs acheté avant même de savoir voler ! Avec ce matériel, j’ai beaucoup appris et commis toutes les erreurs. Heureusement, Christian était là et m’a bien aidée pour assimiler la mécanique, les rudiments de la météo et de la navigation. À l’époque, nous n’allions jamais bien loin, nous tournions plutôt comme des mouches autour du terrain, les pannes moteur étaient légion.
Comment es-tu devenue championne de Belgique ?
En 2001, je me suis inscrite au challenge Adventure. C’était une super opportunité pour se mesurer à d’autres pilotes. J’ y ai perfectionné la maniabilité, la précision et dans cette continuité, j’ai participé aux championnats de Belgique. J’ai pris la réalité en pleine face car je n’y étais pas la bienvenue. Disons que je me suis heurté à un certain mépris d’une gent masculine peu scrupuleuse.
Ca été dur et j’ai baissé les bras, un peu écoeurée.
Marc t’a alors soutenu dans ces moments ?
Oui et il a été celui qui m’a aidé à retrou vé confiance en moi. Il m’a convaincu de m’entraîner pour tous les battre !
A cette époque j’ai cumulé heures de vol en à peine.
Dès que les conditions bonnes, Marc me déposait au hazard en pleine nature et je devais improviser ma navigation pour revenir.
Les jurs de grand vent, je m’entraînais autour du terrain à faire des exercices de de mania, bref je n’arrêtais pas ! En 2002, le travail paya puisque je gagnais le titre devant des pilotes comme Johan Bossuyt, Thierry Moreau et une vingtaine d’autres pilotes.
Mais pourquoi n’as-tu pas persisté dans la voie de la compétition ?
J’ai découvert que dans le paramoteur mon leitmotiv était d’abord de me faire plaisir et la compétition a eu rapidement raison de mes nerfs. Je trouve plus de bonheur à participer aux raids comme le tour de Paris, le Nantes -St Blancard et les manifestations où je peux rencontrer plein d’autres pilotes avec qui j’ai maintenant lié amitié.
Comment en êtes-vous venus à importer le Miniplane ?
Au cours de mon premier championnat d’Angleterre, j’ai rencontré Dani Martinez. Lui, comme les autres volaient alors avec une drôle de motorisation munie d’un embrayage et qui consommait moitié moins que ma machine : c’était le TOP 80. J’ai de suite compris que si je voulais gagner, il me fallait aussi ce moteur. Avec Marc nous sommes allés en Italie chez Per Il Volo la semaine d’après et en sommes revenus avec deux moteurs dans nos bagages. Notre
À cette époque l’entreprise cherchait justement à distribuer leurs produits sur la Belgique. Depuis nous vivons un mariage parfait et sommes d’ailleurs toujours étonnés de constater que nous sommes dans le trio des meilleurs revendeurs dans le monde ! La machine plaît d’ellemême : légère, fiable et silencieuse elle conquiert même les pilotes de parapente qui se mettent à la moulinette dans le dos pour être totalement autonome !
Quel est ton plus beau souvenir, ce-lui qui te vient de suite à l’esprit ?
Sans hésiter ma première navigation ! J’ai depuis réalisé des centaines de beaux vols dans des paysages féeriques, mais la première nav restera gravée. Avec l’autonomie de nos paramoteurs de l’époque, à peine 1 h 40, atteindre et survoler la bute du Lion de Waterloo distant d’une quarantaine de kilomètres de notre base était quasi impossible. Pourtant un jour, malgré les menaces de Marc qui nous ordonnait de reste en vol local, je sortais à peine de formation, Christian Modave et moi avons mis le cap au nord-ouest pour nous y diriger ... et non seulement nous y sommes allés, mais en plus nous avons réussi à en revenir ! Un exploit pour l’époque, quand je me suis reposée à Liernu, il restait 10 ml d’essence dans mon réservoir. Marc était furieux et nous heureux. Les autres pilotes ont alors découvert qu’il était possible de faire autre chose avec un paramoteur et que l’on pouvait aussi se balader. On peut dire que l’on a, avec Christian, un peu oeuvré à cette nouvelle pratique qu’est la navigation.
Quels sont les projets pour l’avenir
Dans l’immédiat, nous préparons un voyage sur l’île de Ténérife pour y voler en paramoteur. Il reste encore tellement de choses à faire mais je garde toujours à l’esprit de survoler un jour ou l’autre le terrifiant château du Comte de Dracula
à Bran dans un charmant petit village se trouvant à moins de 30km de la ville de Brasov en Transylvanie. C’est un endroit mythique rempli de magie et de mystère... J’y emmènerai ma mobylette des airs et découvrirai tout cela du ciel !
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Ultimo aggiornamento (Sabato 06 Novembre 2010 09:46)